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La lune de Lili

5 juin 2017

La tendresse des liens

On sous-estime le besoin de tendresse. Ce besoin viscéral qui nous pousse à tisser des liens, ne serait-ce que ténus, avec autrui.

Cette bouffée de tendresse qui me submerge le coeur...

 

Quand on se brosse les dents ensemble et que nos regards se croisent...
Quand tu fouilles dans mes tiroirs et que tu m'interroges " C'est quoi une eau miscellaire ? Un masque détox ? Un recourbe cils ? Et que tu te laisses finalement aller à tout essayer mais que "C'est pour me faire plaisir...parce que vraiment, c'est n'importe quoi !"
Quand le jour n'est pas tout à fait levé et que, encore engourdi de sommeil, tu viens glisser ton corps contre mes cuisses brûlantes...
Quand la chaleur du jour a laissé un goût salé sur ta peau...
Quand tu me laisses glisser mes pieds glacés contre toi pour les réchauffer...
Quand tu me caresses doucement pour me montrer que tu t'es rasé de près et que ta barbe de trois jours ne me mettra plus le feu au joues...

Et puis parfois le lien se rompt... s'étire, s'étire et casse. Alors il ne faut pas oublier que la tendresse peut être ailleurs.

Cette tendresse qui m'envahit quand mon neveu court fesses nues dans le jardin en criant "tout nu, tout nuuu !" et que son petit rire fait frissonner jusqu'à l'herbe sous ses pieds...

Quand je vois ma nièce concentrée, imperturbable, penchée sur son dessin qu'elle fait de la main gauche depuis qu'elle a le bras droit dans le plâtre...
Quand ils sont dans mes bras et que je peux sentir le creux de leurs petits cous chauds, que le tendre duvet de leurs cheveux me chatouille le nez, que leur peau si fine, si douce me chavire le coeur d'amour. 
Quand je retrouve ma soeur dans leurs regards, dans leurs rires, dans leurs jeux.
Quand ces moments passés ensemble ont le goût de tartines beurrées et l'odeur du chocolat chaud.

Et même parfois quand en oubliant qu'on est lundi et qu'il a de nouveau enfilé son costard, je vois ce mec danser dans le métro sur une mélodie qu'il est le seul à entendre...
Quand dans les rayons, j'entends un petit bonhomme expliquer patiemment à sa soeur qu'elle peut choisir toute seule son yaourt, que non la crème, ce n'est pas yaourt, oui c'est aussi fait avec du lait mais que ce n'est pas un dessert...
Quand c'est l'heure de se quitter mais que les deux amoureux sur le quai n'arrivent pas à se lâcher, s'embrassent à pleine bouche, encore et encore...

Ne pas négliger la tendresse...

 

 

 

 

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31 décembre 2016

2016 : l'année des essai..cs !

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2016 s'achève et ce n'est pas plus mal. La fin de l'année, c'est l'occasion de regarder en arrière et de faire le bilan, mais aussi de voir le verre à moitié plein et de prendre de bonnes résolutions. Comme le crie si bien la Reine des neiges à plein poumons :  "LET IT GO, LET IT GOOOOOO ".
Il va falloir s'affirmer et prendre les choses comme elles viennent. Même si c'est dans la face. Si, si..

En 2017, mes convictions et ma foi en l'humanité seront inébranlables.
Même si on peut ne pas revenir d'une soirée-concert entre amis, d'un verre en terrasse ou d'un joli feu d'artifice en famille.
Même s'il faut encore se farcir les énormités homophobes de la Manif pour tous ou une belle campagne d'affichage humaniste signée Robert Ménard.
Même si Donald Trump peut être président des Etats-Unis et qu'en France, on hésite entre la peste et le choléra.
Même s'il faut voir des affiches de prévention contre le VIH vandalisées par des hypocrites au nom de la protection des enfants.
Même si je m'empoisonne de produits probablement cancérigènes ou de perturbateurs endocriniens à chaque fois que je fais mes courses, mange, me démaquille, m'habille...
Même s'il y a autant voire plus de saloperies dans le saumon bio que dans le saumon ordinaire.
Même si le glyphosate "probablement cancerigène" peut encore être utilisé.
Même si cocher toutes les cases ne suffit pas.
Même si on n'arrive pas à tuer l'espoir.
Même si le sommeil fuit.
Même si on peut nous diagnostiquer un stade 4 à 3 mois de la retraite.
Même si je n'arrive pas à laisser tomber cette énorme pierre qui me pèse, me gêne pour avancer, me broie les entrailles à en gerber chaque matin.

Un jour après l'autre. Ne pas tuer l'espoir. Vivre avec. Avancer. C'est le seul choix qui nous est proposé de toute façon.

En 2017, je serai capable de tirer le meilleur de chaque histoire, de chaque tentative, de chaque expérience.

Bonne année, bonne chance.

 

 

16 avril 2016

Il y a si peu de mots....

Il paraît que les Inuits ont plus de vingt mots pour qualifier la neige.
Je me sens démunie. J'ai l'impression de ne pas avoir surffisamment de mots pour décrire le désarroi dans lequel je suis.

Je suis celui qui rate son bac, entouré d'élèves qui jubilent d'avoir réussi.
Je suis celui qui réalise en pleine crise qu'il a oublié la ventoline.
Je suis celui qui a un trou de mémoire, seul sur scène, ébloui par les spots et le silence dans la salle.
Je suis celui qui comprend qu'il doit arrêter le massage cardiaque, que le coeur ne repartira pas.
Je suis celui qui se retourne une dernière fois sur ses amis et sa famille avant de quitter son pays, sans billet de retour en poche.
Je suis celui qui a oublié d'appuyer sur le bouton de l'ascenseur et qui commence à paniquer.
Je suis celui qui voit l'amour de sa vie tomber amoureux d'une autre personne.
Je suis celui qui n'a pas de parapluie.
Je suis celui qui allume sa clope à l'envers.
Je suis celui qui casse un verre par jour.
Je suis celui qui avale une gorgée de lait périmé.
Je suis celui qui n'arrive pas à dormir seul.
Je suis celui qui te voit à chaque coin de rue.
Je suis celui qui vide entièrement le ballon d'eau chaude en essayant de se sentir propre.
Je suis celui qui a perdu son enfant au supermarché.
Je suis celui qui ne connait pas la personne dans son lit.
Je suis celui qui ne sait pas où il est.
Je suis celui qui arrête sa course illusoire après son bus râté.
Je suis celui sur lequel le SDF hurle dans le métro et qui regarde la vitre.
Je suis celui qui a pris rendez-vous pour son premier tatouage.

J'ai peur, je suis épuisée, j'ai mal, je me sens isolée mais...

Je porte tout ce que j'ai toujours voulu sans jamais oser le faire parce que tu me trouves jolie sans en faire toute une histoire.
Comme si c'était une évidence. C'est ce que tu fais toujours. Tu fais quelque chose d'incroyablement délicat et attentionné,
puis tu as ce regard, ce sourire qui m'interroge : "Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? C'est normal, non ?"

Et puis...il y a ce sourire en permanence accroché à tes lèvres. Tu souris et je ne peux m'empêcher de sourire. 

Et puis, parfois tu m'attrapes dans ton sommeil, tu m'attires auprès de toi ou tu viens te lover juste contre moi. Tu prends une grande inspiration dans le creux de ma nuque.

Et puis, parfois tu me présentes à tes meilleurs amis qui sont bouche-bée à l'idée que tu amènes quelqu'un. Tu attrapes ma taille, tu me voles un baiser. Tu reviens me voir régulièrement. Tu ris et tu danses avec moi. Dans le taxi, nous dormons tous les deux avec le sourire.

Et puis, tu me portes dans tes bras. Tu m'embrasses. Tu me prête ta crème hydratante. Tu m'achètes du chocolat, du fromage, du vin. Tu ris. Tu ranges mes boucles d'oreille à côté de ta montre. Tu me fait sentir tes choix de parfum. Tu me serres dans tes bras. Tu m'appelles.

Dans la rue, sous le soleil et dans la fraicheur du matin, je sens ton odeur sur ma peau. Ton sourire me paralyse souriante moi-même. 
Tu n'as pas voulu me laisser partir. Je sens ta bouche sur la mienne.

Je suis seule mais je vole. Je plane littéralement et je tombe amoureuse d'un parfait inconnu.
J'ai 26 ans. Je suis perdue et je m'en fous complètement. Je suis en balade avec le Prince Philippe de Compiègne ;)

 


 

 

 

9 juin 2015

Bilan...1 an après

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Nous voilà une année après mon dernier billet...à relire les choses, à le remettre en perspective.

Ce blog aura au moins ce mérite là. D'avoir laisser une trace, une photographie de mon état d'esprit à un instant T.

Bilan, un an plus tard donc.

- Je suis enseignante. Voilà. J'ai découvert la classe et son odeur, le silence avant l'arrivée des élèves, le coeur qui rate un battement à la sonnerie, les parents aux regards inquiets, les élèves et leurs regards inquiets et puis la douceur avec laquelle on s'apprivoise, les sourires, les regards qui se parlent, les cris aussi parfois, la fatigue, le doute. Et puis la fierté. De l'élève turbulent qui arrive à passer une journée réfléchie, de la difficulté surmontée, de la récitation qui file une boule dans la gorge, des dessins et des petits mots d'élèves.

- Je suis de nouveau Tata. Un nouvel amour, une nouvelle odeur, un nouvel être à connaître, à protéger, à chérir chaque jour. Tu es si beau mon neveu avec tes grands yeux et ta petite moue, si calme, songeur. Pèpère est un véritable amour, de ceux aux fesses roses et aux pieds ronds de Boucher. Je ne me lasse pas de le découvrir, il raconte déjà de si jolies choses. Et puis il rit. Un rire qui fait aimer la vie. Il rit...Ma nièce pousse aussi, drôle, délicate, gracieuse et espiègle. J'aime nos conversations. J'aime la voir grandir et cela me terrifie à la fois. Elle est brillante et pourtant dès qu'elle lâche ma main, j'ai peur. Tu es si douce, ma belle.Que serais-je sans toi ? Pourvu que la vie t'épargne le moindre malheur...Jen e veux que ton rire, tes yeux coquins et tes petites boucles qui roulent sur ta nuque.

- Je suis seule. Le 360° semble ne pas s'être arrêté au changement de profession. Est-ce une erreur de trajectoire ? Est-ce le bon chemin, la bonne décision ? J 'ai simplement eu la sensation profonde de ne plus reconnaître ma vie, de ne plus me reconnaître. Face à moi-même, impossible de répondre à la question : Suis-je heureuse ? Aujourd'hui, je suis encore morte d'angoisses à l'idée qu'on puisse se réveiller un matin avec des réponses aux questions qu'on n'a jamais osé s'avouer : Non, il faut partir, te retrouver, te révéler, tu n'es pas heureuse. J'apprends à imaginer une vie sans ses boucles, sans ses bras, sans son odeur, sans la douceur de son regard. 7 ans de souvenirs me submergent et me noient. J'ai mal. J'ai l'impression de vider l'essence même de ma vie. Sans ton rire, sans tes cris, sans l'ivresse avec toi, sans ton reflet dans ele miroir...Que reste t-il ? Quel sens a tout ça ? J'apprends à vivre avec des "sans". Je découvre bizarrement que je ne suis pas seule. Je suis entourée de plein de magnifiques personnes bienveillantes. J'entends leur soutien, leur douceur, leurs voix rassurantes. Je ne suis pas encore tout à fait présente, tout à fait prête à les entendre, à les laisser m'aider. Mais ils sont bien là, et c'est bouleversant pour moi. Je ne suis pas seule.

- Je suis en pleine crise d'ado. Paraît-il ! J'ai bien conscience que ces grandes décisions en rupture avec l'ordre établi à quelque chose de l'adolescence. Le raisonnement se tient. D'autant que je n'ai jamais fait de crise d'ado, jamais revendiqué la moindre décision concernant ma vie. J'ai suivi la marche, écouter les consignes, eu de bonnes notes, passé mes diplômes, suis tombé amoureuse de l'Ours Charmant, ai été une tata exemplaire, une amie loyale. Ado créative, aujourd'hui j'essaie. Je bricole ma vie pour qu'elle soit à mon image mais sans savoir vraiment où je veux aller. Comme dans un beau dessin, il est difficile de savoir où s'arrêter. Ce dernier coup de crayon va t-il gâcher tous les précédents ? Au moins, je ne fuis plus. J'essaie. La créa n'aura peut-être pas de gueule mais ce sera la mienne. La mienne. C'est bien le but de la crise d'ado, non ?

 

 

20 juin 2014

Le sexisme au quotidien

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Un documentaire qui pose plus de questions qu'il n'offre de réponses, mais qui a le mérite de faire réflechir et de laisser la liberté à chacun de se faire son opinion. Le rapprochement entre machisme et violence conjugale fait un peu figure de raccourci ici quand j'aurais préféré qu'on creuse sur la violence insidieuse, le sexisme ordinaire, du quotidien qu'on laisse passer parce que finalement "ce n'est pas si grave, c'est comme ça..."

J'enrage d'entendre des "C'est bien comme boulot pour une femme", "C'est quand même normal, vous travaillez moins que nous si on calcule bien" (rapport à l'écart salarial). Des petites vacheries du quotidien qu'on encaisse jusqu'à l'indigestion. Et je ne parle même pas du côté drague agressive/objet sexuel/fais-gaffe-à-ce-que-tu-portes-c'est-un-appel-au-viol, parce que là, on atteint des sommets dans la connerie, le dégout et ce n'est pas mon propos ici.

Ce qui m'interpelle ce sont les propos que va tenir Monsieur Tout-le-monde : copain, mec, frère, compagnon, pote, père, cousin, voisin...et même copine, mère, soeur, cousine ou même moi même parfois (n'oublions pas de balayer devant notre porte avant toute chose !)
C'est par exemple flagrant quand dans ce docu, les nanas décrivent leur mec idéal...
Oui parce que ce n'est pas si manicchéen.  Les femmes sont de gentilles victimes et les hommes des méchants pas beaux ? Et bah non, pas que.
Et pour être parfaitement honnête, les nanas, on n'est pas les dernières quand il s'agit de se rabaisser entre nous...
-Damn ! On leur mâche le travail en plus !-

Et puis, les femmes aussi sont sexistes. Parce que oui, malheureusement ça marche dans les deux sens...

 

Bref je m'interroge sur le sexisme : comment ne pas reproduire ça quand on baigne pourtant dedans au quotidien ?

 

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28 mai 2014

Crème Caramel

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Je suis attristée, révoltée, ulcérée par une multitude de sujets en ce moment et pourtant je suis submergée par le désir de faire l'autruche, d'être oisive encore un peu...le poing sur la table ce sera pour plus tard, quand l'amertume sera moins forte en bouche, quand les tripes seront de nouveau en place.

Si vous avez besoin vous aussi d'une parenthèse vide de sens, je vous invite à jeter un oeil au site Nowness qui a publié ces dernières semaines quelques vidéos sur le thème de la beauté #Beauty et de ce qui la définie aux yeux de chacun. Personnellement j'ai un faible pour celle de la Crème Caramel. "Un court métrage doux et coloré réalisé par Canada, un collectif de réalisateurs espagnols, qui met l’accent sur le désir et l’obsession que peut avoir un homme pour une femme." Et l'on pourrait même ajouter une femme pour une femme, ou une femme pour un homme...Bref c'est une vidéo qui m'a fait sourire car je suis justement en train de faire la liste non exhaustive de tous ces petits détails qui me rendent dingue chez l'Ours, ce qui rend l'autre unique, ces détails et ces instants hors du temps qui marquent à jamais notre mémoire...

 

 



 

 

Dead Man's Bones - My Body's A Zombie For You

 

29 avril 2014

Le grand saut : CRPE 2014.

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Voilà quand ce message sera publié, je serai en train de faire le grand saut, de passer l'examen le plus important de ma vie.

Enfin, pour être complètement honnête, comme je choisi de publier cet article quelques minutes avant la première épreuve, je serai surtout livide, poignardée par le stress, en train de mettre mon déodorant à l'épreuve et de gober des immodiums comme des petits bonbons pour sauver ce qui me restera de dignité.

Voilà maintenant 8 mois que je prépare ce concours, que je me projete dans ce que pourrait être ma vie après ça.
C'est une réorientation professionelle, un 360° avant même d'avoir entamé ma carrière.
Je fais ce choix pour moi, pour moi seule, et tout dépend de moi, de mes efforts...c'est tétanisant. La dernière fois que j'ai eu à faire face à une épreuve comme ça, j'ai décidé de passer un bac scientifique quand tout le monde me soutenait mordicus que j'étais "faite" pour un bac littéraire. J'ai galéré, j'ai bossé, j'ai fait face à mon prof principal qui me conseillait de redoubler, de changer d'orientation, de revenir sur ma décision et j'ai finalement eu mon bac S...avec mention. C'est ma petite victoire personnelle sur les étiquettes qu'on colle un peu vite.

Aujourd'hui, j'ai choisi de laisser tomber les paillettes du marketing pour devenir institutrice. Je ne veux plus côtoyer ce monde si loin de ma réalité. Je ne veux plus signer des factures exhorbitantes pour des packagings, brainstorming agence, plan merchandising qui malgré les heures de travail seront réduits à néant et refaits l'année suivante. Entendre des "Tu prends ton après-midi ?" alors que je fais 50h semaine et que je suis payée pour 35h ! Etre l'éternelle stagiaire qu'on traite comme une moins que rien parce qu'après tout, tous les stagiaires sont des c*ns, que c'est le bizutage classique, que tout le monde est passé par là, s'en est offusqué et à l'intelligence de reproduire le même schéma un fois monté dans la hiérarchie. C'est un beau métier et heureusement des gens ont le courage et le désir de le faire chaque jour, mais j'ai décidé de faire le grand saut, le 360°, de changer d'étiquette...

Je suis prête à assumer les enfants turbulents, le salaire qui dépasse péniblement les 2000€, prête à faire face à tous ceux qui pensent connaître et comprendre ce travail parce que c'est bien connu, avoir été élève permet de saisir les subtilités de l'enseignement, aux propos méprisants "tu fais ça pour les vacances ?" ou encore " c'pas trop dur de finir à 16h30 ?". Je veux consacrer mon temps à mes élèves, me stresser pour qu'ils apprennent à lire, à écrire, préparer mes cours pour trouver la méthode qui leur conviendra le mieux ou trouver comment aider au mieux chacun d'entre eux, prendre le temps de les comprendre, d'écouter leurs parents, les rassurer, les soutenir... et oui, rentrer chez moi en ayant encore suffisament d'énergie à consacrer à ma vie de famille.

Aujourd'hui, tout se joue. Ma vie est bloquée depuis plus d'un an, on remet toutes les discussions, toutes les décisions à plus tard. On ne peut pas faire de projets d'avenir tant que l'issue de ce concours ne sera pas connue.

Aujourd'hui, c'est le grand saut, le premier jour du reste de ma vie..peut-être. Alors, quand vous lirez ces lignes, je serai en train d'essayer, de prendre ma vie en main, de gratter d'autres lignes sur une feuille vierge en essayant de ne pas penser "Et si j'échoue ?"

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25 avril 2014

Film à voir#5 : Her

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Dans un futur proche, nous partageons l'ennui quotidien de Theodore. Suite à une rupture douloureuse, ce brave gars au regard doux se réfugie chez lui, derrière son écran, dans son boulot : il écrit des lettres d'amour pour les autres. 
Un jour, il fait l'acquisition d'un système d'exploitation de pointe et ultra-personnalisé : Samantha. 

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Bien loin de la robotique Siri telle qu'on la connaît sur nos smartphones, Sam est intelligente, drôle, attachante et incroyablement...humaine. (Et puis, elle a la voix de Scarlett Johansson, ça n'enlève rien !). 

Peu à peu, Theodore ne peut plus se passer de sa compagnie et doit faire face à une foule de questions, parmi lesquelles : Faut-il nécessairement être fait de chair et d'os pour être humain ?

Spike Jonze a réussi à mettre en images le mal de notre temps : la Solitude, avec un grand S. 
Dans notre société ultra-connectée, à tout heure du jour et de la nuit et sur le moindre appareil, nous n'avons pourtant jamais été aussi seuls. Seuls parmi les autres. C'est incroyablement bien présenté dans ce film, le héros erre littéralement dans le métro, la rue parmi une foule de gens trop occupés à consulter leur smartphone, à discuter avec leur appareil, à écouter leur musique, écouteurs à l'oreille, à s'attacher à leur OS plutôt qu'aux personnes bien présentes, devant eux.

Monter dans une rame de métro et voir tout le monde le nez dans CandyCrush vous donne franchement le bourdon après ça ! Bref, un très beau film qui nous interroge sur ce que nous voulons vraiment comme futur, comme relations avec les autres, qui nous pousse à retrouver un peu de chaleur humaine et à arrêter de nous tourner à tout bout de chant sur notre ordi, notre téléphone. Alors lâchez tout ! Sortez faire un tour, saluez et échangez quelques mots avec la voisine, souriez, ouvrez vous au moooonde !

Parce que même si c'est rassurrant de rester au chaud chez soi, caché bien à l'abri derrière son ordi :
Est-ce que c'est ça le bonheur ?

14 avril 2014

De l'art d'être tata#4

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A l'occasion d'un retour au source, nous partageons la chambre d'amis une semaine.
J'écoute ton souffle pour m'endormir, me réveille au moindre de tes sursauts, m'étonne de t'entendre parler pendant ton sommeil, 
de reconnaitre un peu de ma soeur en toi, un peu de ton papa aussi, doux mélange...
Je te berce pour te rassurer et te fait découvrir Père Castor tandis que je découvre de mon côté le biberon d'1h du matin...

Une semaine continue pour découvrir ton regard sur le monde, tes efforts pour répéter le moindre mot qui te plait, ton envie de taper dans le ballon et...
sur le chat à l'occasion ! Ta fierté quand tu arrives enfin à prononcer le prénom de Tonton, te voir accrocher fièrement tes dessins au mur et trépigner d'impatience à l'idée de voir s'écrouler ta pyramide de cubes en criant "CATASAA" (Catastrophe !). 

Une semaine pour inventer avec ton oncle mille et une stratégies pour te faire manger un peu de tout, pour t'apprendre à ne pas faire de caprices et ne pas cafarder à Mamie. Et a fortiori, une semaine pour apprendre, ton oncle et moi, à ne pas rire quand tu prends ton air triste pour pointer le coupable de ton petit doigt pottelé.

Une semaine pour m'émerveiller quand tu écosses les petits pois, quand tu pointes les avions en demandant "Maman ?", quand tu te savonnes les pieds toute seule, quand tu nous parles, parles, parles de "Manon","Chat","Ba..l'eau", quand tu couches ton poupon au lit et que tu lui lis des histoires en lui montrant bien les images, quand tu vires Tonton du lit pour prendre sa place et que tu fais mine de lire "La Peste" d'Albert Camus que tu as trouvé sur sa table de chevet, quand tu te mets à regarder les diapositives toute seule, juste pour voir la petite lumière s'allumer au fond de la boite.

Etre tata, c'est aussi apprendre à rester à sa place, à être contente de la retrouver malgré tout.
Je regarde en cachette les vidéos de tes exploits parce que Mon Ours ne comprend pas, qu'en attendant nos retrouvailles tes bisous baveux, tes grands yeux bleus, tes petites boucles dans le cou, tes sourires et ton petit air mutin me manquent viscéralement.

 

11 avril 2014

A lire d'urgence#2 : La fille de l'hiver- Eowyn Ivey

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J'aime adapter mes lectures à mon humeur, au lieu où je me trouve ou simplement à mes envies du moment. Or dernièrement mon amoureux m'a emmené à la neige une dernière fois avant que le printemps n'ait tout fait fondre et une très bonne amie a glissé ce petit bijou dans ma valise. Merci.

C'est l'histoire d'un couple qui tente de se reconstruire au bout du monde. Ce couple a fuit au fin fond de l'Alaska, dans une petite cabane en bois en bordure de forêt avec littérallement personne à des kms à la ronde ! Mabel s'imagine qu'en étant seuls, ils pourront affronter leur chagrin ensemble, se parler à nouveau, se retrouver et vieillir sereinement côte à côte. Mais Jack la fuit elle-aussi. Il se mure dans son silence et se jette à corps perdu dans son travail pour rentrer épuisé, incapable de parler à sa femme. Un soir pourtant, par jeu, le couple sculpte un enfant dans la neige froide. Le lendemain, le bonhomme a fondu et de petites empreintes de pas se dirigent vers la forêt....

Eowyn Ivey s'inspire ici d'un conte russe pour écrire son premier roman. Si l'histoire est assez prévisible, j'ai beaucoup aimé ce roman pour sa délicatesse. On distingue les flocons sur notre manche, on aperçoit un renard roux filer dans le sous bois, nos pieds s'enfoncent dans la boue des champs au redoux et on entend le feu crépiter à l'intérieur de la cabane. J'ai particulièrement aimé pouvoir lire ce roman en regardant la neige tomber dehors, en la sentant crisser sous mes pas à chaque escapade. Une écriture siple pour parler de l'amour, du chagrin, de la perte, de la quête de l'autre et puis de soi-même aussi, un peu...Un livre que je recommande chaudement, mais peut-être pour l'hiver, au coin du feu ?

 

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